Emeka Ogboh
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Oshodi Stock Exchange, 2014.
L’oeuvre combine des sons, de la musique expérimentale et un index des objets vendus par les marchands ambulants des rues de Lagos. L’installation explore l’économie non-officielle au Lagos comme économie parallèle gouvernée par ses propres dynamiques et systèmes internes, souvent appelé système D. Pour résumer, ces pratiques incluent : une importante adresse dans la rue pour s’y frayer un chemin et survivre, un service de distribution qui implique des clients locaux, esquiver les agents de l’état dont les sphères d’influence couvrent aussi le secteur non-officiel, coexister en concurrence avec les rivaux, trouver un équilibre entre le profit et la perte et avoir un esprit résistant pour subsister dans ce tohu-bohu. Emeka Ogboh s’intéresse a une sous-section de l’économie alternative mis en place par des marchands ambulants et des vendeurs de rue éparpillés partout dans les rues et parcs de Lagos.
Le son de l’installation se concentre sur les voix et bruits produits par ces marchands ambulants pour attirer de potentiels clients. On reconnaît les marchands et leurs marchandises. Ces bruits seront enregistrés et utilisés pour créer une composition musicale en collaboration avec le compositeur basé à Berlin Kristian Kowatsch, à la fois minimale et organique.
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L’oeuvre est une extension du paysage sonore de Lagos, mais est aussi en lien avec les compositions de Julius Eastman. D’après Eastman, chaque nouvelle section d’une œuvre contient en elle, toutes les informations des sections précédentes, bien que parfois « l’information est minimisée à un taux progressif et logique ».
Des panneaux LED montreront des données à la fois fictionnelles et non-fictionnelles des marchands ambulants des rues de Lagos. L’idée est de créer une représentation utopique du secteur alternatif par sa présentation à la manière des panneaux d’affichage que l’on utilise dans les places boursières.
Emeka Ogboh travaille principalement avec les sons pour appréhender les villes en tant qu’espaces cosmopolites avec leurs singularités. Il enregistre directement sur le terrain pour explorer l’histoire et l’infrastructure auditive des villes, en particulier Lagos, la ville où il vit. Les oeuvres produites autour de ces enregistrements sonores font partis du Lagos soundscapes project, qui documente la mégalopole au travers ses sons.
Emeka reçu la bourse DAAD en 2013. Il a exposé son travail internationalement, entre autres au Nigeria mais aussi au Centre for contemporary Art de Lagos, la Menil Collection, (Houston), MassMOCA (Massachusetts), Shin Minatomura (Yokohama), Musem of Contemporary Art Kiasma, (Helsinki), Rauternstraucht-Joset-Museum, (Cologne), Museum of Contemporary Arts (Roskilde) et à la foire d’art contemporain de Madrid (ARCO). Emeka est également le co-fondateur du Video Art Network au Lagos, un membre du African Centre for Cities project sur l’urbanisme africain et le collectif international Urban Dialogues. Il est aussi membre affilié du forum mondial pour l’écologie acoustique, et prit part au Media Lab à la délégation africaine pour le 16e symposium international sur l’art électronique, ISEARHUR 2010 (Dortmund, Allemagne).